L’organisation des hôpitaux en GHT impose une transformation logistique et de nouveaux services de livraison. Les nombreuses contraintes du milieu hospitalier nécessitent des services spécialisés apportant à la chaîne logistique plus d’efficacité.

Plus que jamais, l’efficacité de la livraison est au service de la qualité hospitalière et du patient.

Plus de 890 établissements hospitaliers, regroupés en 136 Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) de 2 à 20 structures couvrent des territoires de 100 000 à 2 millions d’habitants.

La définition, les objectifs et les modalités de constitution des GHT sont précisés dans l’article 107 du Projet de Loi de modernisation de notre système de santé, mis en œuvre depuis le 1er juillet 2016.

Un même regroupement est observé dans le secteur privé de la santé afin d’offrir une offre de soins large sur un périmètre géographique limité.

Les établissements d’un GHT se coordonnent autour d’une stratégie de prise en charge commune et graduée du patient, formalisée dans un projet médical partagé.

Une mutualisation de certaines fonctions support est obligatoire, notamment le système d’information et les achats.

Cela a poussé de nombreux GHT à repenser l’organisation des flux de transport concernant la restauration, la blanchisserie, les produits pharmaceutiques, la stérilisation, les produits d’hôtellerie et d’hygiène, les prélèvements et produits sanguins, mais aussi le traitement des déchets.

Ces flux sont caractérisés par des flux entrants, sortants ou en boucle, une diversité des réglementations et des normes d’hygiène, des flux propres et sales, des produits à risques infectieux et des maintiens en température.

Avec un fonctionnement 24h/24, ils représentent alors un véritable challenge pour les directions logistiques.

L’enjeu n’est pas de décliner un modèle unique dans tous les GHT mais de mutualiser les moyens techniques et humains au sein d’un GHT afin de sécuriser et fiabiliser les circuits.

La concentration des volumes de différents établissements apporte des masses critiques pour que les GHT puissent avoir un poids conséquent sur le marché et ses fournisseurs. De même, cette concentration sur des unités centralisées de production ou sur des plates-formes de stockage, gérées en propre ou en sous-traitance, doit permettre une optimisation des moyens et générer des économies d’échelle.

En contrepartie, elle provoque, dans certains cas, une augmentation des distances parcourues inter-sites et intra GHT car ces unités existantes ne sont pas forcément situées au barycentre du GHT. Un exemple, au sein du GHT Loire, la distance Nord-Sud entre Charlieu et Annonay est de 150 km, ce qui représente 2h de transport. La logistique du dernier kilomètre, voire des derniers mètres, prend alors toute son importance.  En effet, l’architecture des sites des établissements, génère de nombreux et courts déplacements, des arrêts pour chargement / déchargement et les voies de circulation sont souvent une contrainte pour les livraisons.

Il s’agit donc de réfléchir sur les véhicules utilisés, les tournées, les équipes, les contenants et le matériel de manutention pour déterminer l’organisation pertinente à mettre en place.

L’appel à un prestataire de transport se développe et des spécialistes se sont déjà engagés sur des secteurs bien spécifiques : évacuation des déchets de différentes filières, transport express, livraisons dans les services de produits bureautiques, transport urgent de médicaments et de colis sous température dirigée.

Le transport est un des maillons de la chaîne logistique de la santé, en pleine évolution. Restructuration, mutualisation et innovation sont indispensables pour une efficience au service des patients.