Classée 15ème dans le classement agrégé LPI (Logistics Performance Index) de la Banque mondiale depuis 2018, la logistique représente néanmoins pour le territoire français un enjeu économique majeur. Une réalité qui a poussé le gouvernement à lancer une mission sur la compétitivité de la chaîne logistique en France.
Le secteur du transport et de la logistique, transversal à de nombreuses activités, emploie plus de 1,8 million de personnes et représente des coûts équivalents à 10 % du PIB en France. Composante majeure du Pacte productif 2025 initié par le Président de la République, la logistique est un déterminant essentiel de la compétitivité de la France.
Afin d’apporter des recommandations pour renforcer le dynamisme et le développement du secteur en France, Patrick Daher, président du groupe Daher et Eric Hémar, président-directeur général d’ID Logistics ont donc été chargés de la rédaction d’un rapport dédié. Le 16 septembre dernier, les deux logisticiens rendaient donc ainsi un document intitulé « Pour une chaîne logistique plus compétitive au service des entreprises et du développement durable ».
Des mesures au service de la logistique, du prestataire et du transporteur
Comme demandé, ce dernier met en lumière six mesures phares pour faire de la France « un carrefour logistique stratégique » :
1. Un point de contact unique aux frontières sera mis en place, intégrant les douanes, les services vétérinaires et phytosanitaires et la DGCCRF. Deux ports expérimenteront ce dispositif dès 2020 : Le Havre et Dunkerque.
2. De nouvelles simplifications sur les procédures d’implantation des entrepôts logistiques seront effectives début 2020.
3. Une plateforme numérique logistique sera mise en place dans le courant de l’année 2020.
4. Un benchmark réglementaire dans le domaine du transport routier sera réalisé au cours du premier semestre de l’année 2020, afin de proposer de nouvelles harmonisations.
5. Une réforme de la fiscalité des locaux industriels sera conduite sur la base d’un rapport remis au Parlement le 1er avril 2020.
6. Un plan d’actions 2019-2020 dans le domaine des métiers de la logistique est mis en place.
Mettre l’accent sur l’emploi et le métier de transporteur pour accompagner le développement logistique français
Sur ce dernier point, un plan d’action opérationnel est actuellement mis en œuvre. Il s’inscrit dans le cadre d’un accord de 2018 portant Engagement de Développement des Emplois et des Compétences (EDEC) dans la filière Transport-Logistique. Ses ambitions ? Adapter l’offre de certification et de formation en fonction des besoins identifiés sur les dix prochaines années et selon une approche par blocs de compétences ; créer une banque de profils numérique à destination des entreprises ainsi qu’une application permettant notamment de détecter les besoins en compétences émergentes. Enfin, il s’agira également de créer une plateforme en direction des salariés afin de sécuriser et construire leurs parcours professionnels et de formation. L’ensemble de ces projets seront développés, à très court terme, entre l’automne 2019 et le printemps 2021.
Autre mesure d’importance pour transporteurs et les prestataires logistiques, la réalisation d’un benchmark sur le transport routier au cours du premier semestre de l’année 2020 visant à « mettre en perspective les différentes réglementations nationales en matière de temps de travail et d’évaluer les éventuelles conséquences des écarts entre les différentes législations en termes de compétitivité ». La France espère ainsi vérifier « l’opportunité ou non d’harmoniser les conditions d’exploitation du transport routier en Europe et faire évoluer les règles en la matière dans le respect des prérogatives des partenaires sociaux ».
Soutenir la logistique sur le long terme
Enfin, l’ensemble de ces mesures seront supportées par la mise en place d’une nouvelle plateforme France Logistique, d’une « taskforce » créée avec l’État, les filières et les territoires pour piloter un plan d’actions et d’un comité interministériel de la logistique qui se réunira tous les ans.
