Le 19 avril dernier, l’hôpital universitaire du Maryland aux États-Unis testait pour la première fois une livraison d’organe par drone. Un parcours de 4,5 km qui a nécessité de nombreuses précautions mais laissé entrevoir de belles perspectives pour les années à venir…

Une autorisation spécifique, les routes coupées et une durée de vol très courte de 10 minutes. Les contraintes ont été nombreuses le 19 avril dernier à Baltimore, lors d’un essai de livraison d’un rein réfrigéré par drone entre un parking et l’hôpital universitaire du Maryland. Et pourtant, le test s’est avéré concluant…

Lentement mais avec toute la sûreté nécessaire à ce type d’opérations, le secteur de la santé avance sur la question de la livraison par drone. Selon, le chirurgien Joseph Scalea, responsable du projet au centre médical de l’université du Maryland, les livraisons par drone « deviendront sans doute largement possibles d’ici cinq à dix ans ».

Qu’il s’agisse de la livraison d’organes dans le secteur de la santé ou bien encore plus généralement de la vente en ligne, les tests et les réflexions concernant les drones fourmillent ces dernières années : tout récemment Wing en Australie mais également DHL en Afrique, FedEx aux Etats-Unis et bien sûr Amazon très impliqué sur le sujet avec l’ouverture en 2017 à Clichy-la-Garenne (92) d’un centre de développement Prime Air dédié.

Mais si les initiatives se multiplient, elles soulèvent également de nombreuses questions avant de parvenir à une généralisation de cette forme de livraison.

Une réglementation encore peu adaptée à la livraison urbaine par drone

Depuis 2012, la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) a élaboré un cadre réglementaire pour assurer l’exploitation en toute sécurité des drones dans le cadre d’usages professionnels.

À ce jour, la hauteur maximale de vol est fixée à 150 mètres maximum. Elle peut d’ailleurs être inférieure selon les zones survolées. Car ces petits engins ne peuvent pas évoluer n’importe où… Leur vol est notamment proscrit « au-dessus de certains sites sensibles ou protégés », de personnes et véhicules à proximité et il est également demandé de « rester éloigné des rassemblements de personnes ».

Enfin, quel que soit le scenario, le drone doit être « visible à l’œil nu et rester dans le champ de vision du télépilote », une dernière contrainte qui devrait malheureusement aussi freiner le passage de l’expérimentation au développement de la livraison par drone.

Livraison par drone : des perspectives bel et bien réelles

Les transporteurs désireux de développer ce nouveau mode de livraison réfléchissent au développement d’outil ou logiciel puissants permettant de s’adapter à ces contraintes. Vols à basse altitude, geofencing, analyse du trafic aérien et de la météo en temps réel… sont parmi les leviers étudiés, notamment par le géant Amazon dans son centre français dédié.

Depuis le début des années 2010, de nombreuses initiatives ont vu le jour, en aérien mais aussi sous forme terrestre. Amazon, FedEx, UPS, DHL… Les plus grands transporteurs mondiaux cherchent à développer le sujet, non sans prendre le temps de bien explorer tous les tenants et aboutissants des problématiques soulevées par cette innovation prometteuse.

Des efforts qui paient à l’instar du développement de Flytrex, une start-up israélienne ayant lancé un service de livraison alimentaire par drone à Reykjavik, en Islande, en partenariat avec AHA.is ou bien encore Wing, filiale de la maison-mère de Google, Alphabet, qui a obtenu le droit d’opérer des drones à Blacksburg, dans l’État de Virginie après avoir lancé son premier service commercial de livraison dans la région de Canberra en Australie au début du mois d’avril 2019.

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