Les solutions technologiques de livraison du dernier kilomètre, les choix énergétiques mais aussi les nouveaux services adaptés à chaque contexte local étaient au cœur des débats. Acteurs publics, start-ups du monde entier et grands acteurs économiques ont pu échanger sur l’avenir de la mobilité des personnes et des biens.

Réduire l’impact environnemental du transport impose de nouvelles technologies, et nécessite aussi de réfléchir aux chaînes logistiques dans leur ensemble

La troisième édition du sommet Movin’On s’est tenue du 4 au 6 juin à Montréal. Initié par Michelin, ce sommet est un des principaux rendez-vous mondiaux de la mobilité. 6 000 participants de près de 60 pays étaient présents pour travailler sur l’avenir de la mobilité, des personnes et des marchandises.

L’innovation et l’énergie étaient au cœur des débats et des présentations.

Dans l’espace exposition, notons deux innovations majeures : le camion autonome E/NRIDE et le tunnel de livraison du dernier kilomètre Magway. Ce tunnel de 0,90 m de diamètre est prévu pour acheminer à 54 km/h des bacs de courses alimentaires, en sec ou sous température dirigée.

Parmi la centaine de conférences et d’ateliers, nous avons relevé quelques événements marquants.

Ainsi, l’exposé sur l’hydrogène de la start-up H² Energy montre que cette énergie prend progressivement sa place dans la mobilité. Pas moins de 1 600 véhicules poids-lourds à hydrogène, conçus par Hyundai, seront déployés en Suisse. Ils serviront notamment à la livraison des surfaces commerciales Migros et Coop. Un réseau de stations d’approvisionnement en hydrogène 100% décarboné sera mis en place.

Une conférence sur les convois de camions (platooning) a montré l’intérêt de cette technologie, adaptée aux trajets longue distance. Un camion « tracte » de façon autonome d’autres véhicules. En 2026 aux Etats-Unis, il manquera 176 000 conducteurs de camion. Cette technologie, qui apporte aussi une réduction de la consommation de carburant, vise d’abord à répondre à ce défi.

L’augmentation prévisible des flux de marchandises en interurbain comme en ville, impose de trouver de nouvelles solutions. Les véhicules autonomes, dont la technologie progresse, mais aussi les énergies alternatives, électricité, hydrogène ou GNV apportent des solutions et faisaient l’objet de nombreux débats. La livraison en modes doux, comme la cyclologistique, n’était pas absente des discussions.

Les acteurs publics, en premier lieu la Mairesse de Montréal, Valérie Planque, ont pu s’exprimer sur la nécessité de mieux organiser les flux de marchandises dans les villes.  Consolidation des flux et transition énergétique étaient les principales solutions évoquées.

Plusieurs ateliers ont aussi permis aux participants d’imaginer les solutions de demain. Comment rapprocher les produits du consommateur afin de raccourcir les flux ? Comment mieux sensibiliser les consommateurs lors de ses achats ? Comment impliquer les entreprises dans le développement durable ? Autant de sujets porteurs d’initiatives publiques et privées, des grands groupes comme de nombreuses start-ups.

Evénement phare de Movin’On, le start-up contest a mis en avant deux projets, Re-fire et Boud4blue. Basée en Chine, Re-fire est spécialisée dans les piles à combustible et équipe déjà différents modèles de véhicules de livraison. Dans la continuité de Solar Impulse, la start-up espagnole Bound4blue conçoit une technologie de navire de transport fonctionnant avec une nouvelle technologie de voiles.

Lors de Movin’On, la mobilité, et notamment la livraison des marchandises, était intégrée dans un contexte plus large, celui de la lutte contre le réchauffement climatique. Il a été question d’urbanisme, mais aussi d’économie circulaire et de financement du développement durable. De nombreux acteurs publics ont fait part de leur stratégie. Parmi les nombreux témoignages, citons ceux des villes de San Francisco, Montréal ou Dijon, mais aussi des gouvernements de Singapour, du Portugal ou de l’Ecosse.

Mais le développement durable doit aussi être adapté au contexte de chaque pays. « La durabilité doit être pratique, car les gens ne suivront pas le changement si c’est trop compliqué. » — Alessandro Promutico (PDG, L’Atelier BNP Paribas Americas), lors du sommet Movin’On.

Les 3 jours de Movin’On ont ainsi été un formidable lieu d’échanges de bonnes pratiques et de témoignages sur la mobilité de demain.