Face à la crise sanitaire, les professionnels de la répartition pharmaceutique, par le biais d’un communiqué, ont adressé le 30 avril dernier, une demande d’aide urgente au gouvernement.

Les spécialistes de la répartition pharmaceutique sont au cœur de la distribution du médicament. Transport, logistique, ils assurent le lien opérationnel entre l’industrie pharma, pharmaciens et patients en approvisionnant les plus de 21 000 officines de l’Hexagone. Mais face à la crise du Covid-19, leur situation s’avère complexe. D’un côté, les professionnels de la répartition pharmaceutique ont accompagné les pouvoirs publics pour 22 opérations de livraisons exceptionnelles et l’on compte aujourd’hui 50 millions de masques d’Etat distribués en France depuis le début de la crise sanitaire. De l’autre, le secteur affiche des pertes financières estimées à 100 millions d’euros pour cette année.

Un maillon logistique et transport essentiel en période de crise sanitaire

Considéré par le Ministre des Solidarités et la Santé comme « maillon essentiel de la chaîne d’approvisionnement, qui garantit la traçabilité et la distribution des produits de santé », le secteur de la répartition pharmaceutique est notamment porté par sept acteurs majeurs que sont OCP Répartition, CERP Rouen, Alliance Healthcare, CERP Rhin-Rhône-Méditerranée, Phœnix Pharma, CERP Bretagne Atlantique et Sogiphar*. Ces derniers « livrent chaque année 1,8 milliard de médicaments, parmi 30 000 références possibles, pour un délai moyen de livraison de 2h15. Ces entreprises sont soumises à des obligations de service public et tenues de disposer notamment en stock de 90 % des médicaments référencés pour au moins 15 jours, à chaque instant » comme l’explique l’Usine Nouvelle dans un article du 02 avril dernier. Livraison de masques, distribution de gels hydro-alcooliques, dispositifs d’aide aux patients ne pouvant se déplacer en établissement hospitalier pour récupérer leur traitement… Ils œuvrent tout particulièrement pour répondre à la pandémie.

Des risques économiques pesants sur les acteurs de la logistique santé

Néanmoins, les professionnels de la filière notent dans un communiqué adressé le 30 avril dernier au gouvernement que « les niveaux d’indemnisation alloués par les pouvoirs publics aux entreprises de la répartition seront notoirement insuffisants pour couvrir les frais engagés. Plus gravement, la crise du Covid-19 accélère de manière dramatique la dégradation de leur situation économique déjà particulièrement critique. Depuis plusieurs semaines en effet, le secteur subit l’impact brutal de l’effondrement du volume des consultations médicales qui génère une chute massive des prescriptions et, par conséquent, une baisse très significative de l’activité des pharmaciens. »

Le secteur accuserait ainsi une baisse d’activité de 15% par rapport à la même période il y a un an et craint, si la chute se poursuit, « un accroissement du déficit cumulé de son résultat d’exploitation de 15 à 20 millions d’euros ». Ainsi, pour éviter qu’une crise économique durable touche les professionnels de la répartition pharmaceutique, sa Chambre Syndicale demande au Gouvernement « une mesure urgente pour soutenir l’économie du secteur pour l’année 2020, sous la forme d’une exonération d’un trimestre de la taxe sur les ventes en gros. »

* source : Chambre Syndicale de la Répartition Pharmaceutique