Généralisée durant la crise du coronavirus, la livraison sans contact a non seulement encouragé à repenser les processus de livraison, mais également ouvert la voie à de nouveaux modes de distribution tel que le drone.

Évoquée et testée depuis de nombreuses années, la livraison par drone reste encore peu répandue, encore contrainte par des obstacles techniques, sécuritaires et réglementaires. De nombreux groupes d’envergure travaillent autour du sujet. Mais, la crise sanitaire et mondiale et la nécessité d’opérer des livraisons sans contact afin de protéger chauffeurs-livreurs et consommateurs du risque de contamination fait évoluer les choses. Pour preuve, de nombreuses initiatives ont vu le jour durant la période de confinement. La capacité du drone a effectué des livraisons dites sans contact a accéléré le développement de ces petits objets autonomes un peu partout dans le monde.

Sur le Port de Rotterdam d’abord où une livraison par drone d’un nouveau genre a eu lieu le 22 mai dernier. Le navire de construction Pioneering Spirit d’Allseas a été livré en pièces de rechange par un drone. Un test réalisé par le consoritum Dutch Drone Delta, l’autorité portuaire de Rotterdam et Allseas et qui s’illustre comme la première livraison de ce typeeffectuée aux Pays-Bas sur un navire.

La livraison par drone en soutien à la crise sanitaire

En Écosse ensuite, le groupe français Thales et Skyports, spécialisée dans la livraison par drone, avec le soutien du Health and Social Care Partnership (HSCP) de la région d’Argyll and Bute, souhaitent prouver la viabilité de la livraison par drone pour le matériel médical urgent tels que les kits de test du Covid-19 et les équipements de protection individuels et ce, à destination de sites éloignés et isolés.

Des essais sont d’ores et déjà prévus sur le site du Lorn and Islands Hospital, sur deux vols aller-retour de 16 km de distance. Selon Thales :

« Ce service aérien innovant permettra de passer d’un temps de transport aller pouvant atteindre 6 heures, à seulement 15 minutes environ pour une livraison à la demande par drone, avec pour résultat des économies considérables en temps et en coût de transport – sans même évoquer la sécurité sanitaire des équipes médicales en première ligne, et celle des personnels chargés du transport. »

Le drone, un levier durable de la livraison sans contact ?

De son côté, le service de drone de livraison autonome et filiale du groupe Alphabet, qui a démarré des livraisons dans l’État de Virginie, aux États-Unis a augmenté le nombre de ses fournisseurs et de produits livrés durant l’épidémie. Il s’est notamment associé avec deux établissements, le Mockingbird Cafe et le Brugh Coffee pour livrer du café et des pâtisseries. Ainsi, selon l’entreprise, les livraisons ont plus que doublé dans la région de Christiansburg, en Virginie.

En France, de premiers usages et des projets à l’étude

Des utilisations particulières, en zone reculées ou d’urgence, des projets encore en phase de tests… Malgré une forte demande liée à la crise de la Covid-19, l’usage du drone comme outil de livraison est encore loin d’être pérenne en France. Fiabilité, sécurité et questions réglementaires, notamment en milieu urbain, sont aujourd’hui au cœur des questions, pour savoir, si un jour, son utilisation commerciale sera pleinement démocratisée.

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