Le marché des véhicules de livraison électriques ou au GNV connaît une forte croissance ; preuve que certains opérateurs, certes encore trop rares, misent sur ces solutions différenciantes. Ils anticipent les réglementations publiques, mais font aussi des choix de responsabilité environnementale. Ces initiatives vertueuses montrent le chemin à suivre pour réduire l’impact environnemental de la livraison.

« La livraison verte sera de plus en plus souvent un enjeu dans la relation client-transporteur ».

Les acteurs du transport de marchandise verdissent progressivement leur flotte de véhicules. Est-ce un choix volontaire ou un choix incité par les réglementations locales ? Probablement un peu des deux.

Les incitations publiques sont fortes : mises en place de Zones à Faibles Emissions, chartes de logistique urbaine, réglementations de livraison urbaine plus contraignantes, aides d’Etat…

Pour un transporteur, l’acquisition de véhicules propres permet de se différencier et d’apporter à ses clients une image respectueuse de l’environnement.

Le marché du véhicule électrique de livraison est dynamique.

En 2018, 8100 véhicules électriques ont été immatriculés en France. La croissance du marché est de 35% en un an. Il s’agit de Kangoo ZE, mais aussi de Renault Zoe, Peugeot Partner, Citroën Berlingo, Goupil G4 ou Nissan e-NV200, pour ne citer que quelques modèles. Les VUL électriques ne représentent toutefois que 1,6% du marché. Il y a donc une forte marge de progression.

L’offre de véhicules, essentiellement limitée à des véhicules de capacité assez réduite et disposant d’une autonomie réelle de seulement 100 km, constitue toutefois un frein au développement.

Il faut recharger quotidiennement le véhicule, donc organiser son retour en fin de tournée vers des stationnements dotés de bornes de recharge.

Autre segment en développement, celui des véhicules au GNV (Gaz Naturel pour véhicules).

Il correspond à des véhicules souvent de plus grande capacité, éventuellement frigorifiques, ce qui est rarement le cas des véhicules électriques.

740 véhicules poids-lourds fonctionnant au gaz ont été immatriculés en France en 2018 ; cela représente plus du double du chiffre de 2016.

Là aussi, la part du marché des véhicules poids-lourds n’est que de 1,4%.

La consommation de gaz pour véhicules augmente toutefois de 20% par an, suivant ainsi l’équipement des transporteurs et le développement du nombre de stations. Si l’offre de véhicules disponibles se développe, le nombre de stations-services GNV reste encore insuffisant et constitue un obstacle ; tout comme la saturation de certaines stations aux heures de pointe.

Le gaz reste une énergie fossile, sauf à développer des filières de biométhane qui, à partir de stations d’épuration, des déchets de l’agro-industrie, de l’agriculture ou de la restauration collective, permettent d’injecter dans le réseau une énergie 100% renouvelable.

Les véhicules électriques et au GNV sont prioritairement utilisés pour la livraison urbaine. Les agglomérations qui affichent des réglementations ambitieuses et contraignantes sur le plan environnemental captent l’essentiel de ces flottes de véhicules propres.

C’est ainsi le cas de Paris, mais aussi de Grenoble, Strasbourg, Montpellier, Toulouse ou Bordeaux.

D’autres perspectives d’énergies existent : c’est le cas de l’hydrogène.

Les véhicules électriques à pile à combustible apporteront des solutions pour la livraison du dernier kilomètre, notamment sur les territoires périurbains. L’autonomie plus importante de ces véhicules permettra de ne pas limiter leur utilisation aux centres villes. Il est là encore nécessaire de développer l’offre de véhicules et de stations d’hydrogène pour imaginer des solutions opérationnelles. Les coûts de ces véhicules restent élevés.

Verdir la flotte de véhicules de livraison constitue alors un effort économique, mais aussi un changement du mode de fonctionnement de la livraison du dernier kilomètre.

Cette tendance est pourtant nécessaire afin de réduire l’impact environnemental du transport.

La récente enquête IFOP / Star Service sur les services de livraison Premium montre que les consommateurs y sont de plus en plus sensibles. 78% des personnes interrogées trouvent un intérêt dans la livraison verte. Pour 73% d’entre elles, la livraison verte améliore l’image de l’e-commerçant. Près du quart des consommateurs interrogés sont même disposés à payer plus cher pour être livrés en véhicules éco-responsables.

Les clients, entreprises et particuliers deviendront progressivement acteurs pour choisir des e-marchands ou des prestataires qui vont dans le sens des politiques publiques.