La livraison de produits alimentaires répond à un cadre réglementaire strict et à des enjeux de santé publique. L’information et la traçabilité imposée sont suivies et enregistrées grâce à des technologies de plus en plus performantes. Etiquettes intelligentes, boîtiers connectés et emballages apportent alors des solutions…

« Les objets connectés transformeront les moyens d’enregistrement et de contrôle des températures »

Les risques sanitaires liés à une mauvaise gestion de la chaîne du froid ou de la traçabilité sont réels. En France, chaque année, 200 décès et 70% des cas d’intoxication alimentaire sont liés au développement de bactéries causé par une rupture de la chaîne du froid.

Une réglementation contraignante

Le transport est l’étape la plus risquée pour la traçabilité des denrées alimentaires, à cause des nombreuses manipulations et ruptures de charge. L’attestation ATP (Accord sur le Transport des denrées Périssables) est un prérequis imposé aux transporteurs par la réglementation, sauf si la distance parcourue est inférieure à 80km et que la marchandise ne subit pas de rupture de charge.

Depuis 2018, l’ISO 22000 sur le management de la sécurité des denrées alimentaires détaille les moyens à mettre en œuvre par un organisme pour maîtriser les risques et garantir que toute denrée alimentaire est sûre. Dans le secteur agroalimentaire, les produits doivent être transportés dans le respect des températures et des conditions mentionnées sur l’emballage.

Le règlement (CE) n° 37/2005 du 12 janvier 2005 est relatif au contrôle des températures dans les moyens de transport et les locaux d’entreposage et de stockage des aliments surgelés destinés à l’alimentation humaine. Il précise que tous les véhicules transportant des produits surgelés doivent être équipés de matériel de mesure de la température de l’air et d’enregistrement. Les données doivent être conservées au moins 1 an.

Les températures de stockage des denrées alimentaires sont imposées par le ministère de l’économie. La règlementation préconise de mettre en place un dispositif permettant de relever au moins deux fois par jour les températures des chambres froides et de constituer un historique des températures de conservation. En cas de contrôle sanitaire, les professionnels doivent pouvoir démontrer la périodicité de ces relevés de température. Disposer d’un appareil connecté dans un camion frigorifique, notamment sur de longues distances, apparaît alors nécessaire et limite le risque d’erreur humaine.

La certification FD X15-140 est un bon référentiel pour garantir le respect de la chaîne du froid. Elle définit et précise les critères d’une enceinte avec ou sans circulation d’air forcée, climatique (à régulation de la température et de l’humidité) ou thermostatique (à régulation de la température), ainsi que la méthode et les moyens à mettre en œuvre.

Des solutions de plus en plus technologiques

Plusieurs solutions adaptées existent sur le marché.

La société Tetramos, entre autres, propose aux professionnels le service TetraFridge. Constitué d’un boîtier connecté nomade relié à une sonde, il permet de mesurer toutes les heures l’évolution de la température de son environnement. Les boitiers ont généralement une interface Bluetooth ou USB.

Les emballages dits « intelligents » sont en plein essor. Par exemple, la société Chromatic Techologies a développé une encre thermochrome qui, utilisée sur une étiquette, se décolore ou se colore selon la température à laquelle elle est exposée. Un simple contrôle visuel suffit pour identifier si le produit a subi une rupture de la chaîne du froid.

Les étiquettes programmables et réenregistrables telles que la RFID peuvent être lues à distance et sans contact. Elles peuvent enregistrer de nouvelles informations à chaque étape du transport de la marchandise, et constituent un atout pour la traçabilité.

L’IoT comme solution d’avenir

Un suivi connecté des chargements dans l’agroalimentaire assure le respect de la chaîne du froid.

Le développement des technologies d’objets connectés (Internet of Things) annonce une transformation profonde des process de traçabilité, notamment dans l’alimentaire.

L’IoT pourrait ainsi répondre à ces exigences, mais se posent alors les problèmes de coûts de ces équipements, qui vont nécessairement progressivement diminuer.  La distribution se transformera alors en réseau de transport intelligent.