En novembre dernier, la Confédération du commerce de gros et international (CGI) et l’IFSTTAR dévoilaient une vaste étude intitulée la « Mobilité des marchandises dans la ville durable : les nouveaux enjeux de l’action publique locale » montrant ainsi l’engagement des grossistes distributeurs en matière de transport et logistique urbaine.

« Via leurs 60 000 poids lourds, ils (les grossistes distributeurs, ndlr) assurent la livraison quotidienne en produits alimentaires et non-alimentaires, faisant d’eux des acteurs majeurs de la logistique urbaine. Il semblait donc tout naturel pour la CGI de conduire des travaux sur le corpus règlementaire au niveau local et son impact sur l’organisation des entreprises qui assurent cette fonction »

Nous dit Hugues Pouzin, directeur général de la CGI dans la préface de son étude menée avec l’IFSTTAR* autour de la question de la logistique urbaine.

Intitulée « Mobilité des marchandises dans la ville durable : les nouveaux enjeux de l’action publique locale », cette réflexion de plus de 200 pages est née d’une étude menée sur vingt agglomérations françaises : Paris, Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg, Nantes, Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Grenoble, Clermont-Ferrand, Nice, Rouen, Rennes, Orléans, Biarritz, Lens, Le Creusot, La Rochelle et Moutiers. Au travers de ce rapport, la CGI entend ainsi « identifier les politiques actuelles de planification et de réglementation du fret dans les villes françaises […] ainsi que les orientations sur la logistique urbaine que les villes sont susceptibles d’adopter dans leurs politiques à court et moyen termes. »

Mettre en place des solutions pérennes pour le transport de demain

Pour ce faire, avec l’appui de l’IFSTTAR, ont été menées une phase de diagnostic, une seconde d’évaluation ainsi que l’élaboration de recommandations. À terme, la CGI espère ainsi montrer la difficulté des acteurs de la logistique et du transport de marchandises en matière d’accessibilité et d’usage dans la ville tout en permettant à l’ensemble des acteurs concernés de réfléchir afin de mettre en place des solutions « pérennes et satisfaisantes » pour tous.

« Face à une action publique encore limitée, et sans attendre que les villes ne se saisissent pleinement de ces problématiques, que peuvent les acteurs privés de la logistique et du transport eux-mêmes ? Dans la perspective d’une gouvernance publique-privée entre les acteurs de l’aménagement et les acteurs du transport et de la logistique, comment peuvent-ils coopérer autour de cette question de la distribution urbaine ? Nous proposons de terminer cette étude par des recommandations à l’égard de ces différents acteurs », se questionnent ainsi les professionnels au travers de cette étude.

Des recommandations au service de la logistique urbaine

Parmi les recommandations proposées par les acteurs du commerce de gros et international figurent plusieurs enjeux de taille. En tête, la défense de la place du transport de marchandises et de la logistique au cours des réunions publiques. Ainsi, lors de la mise en œuvre d’un nouveau document de planification – PDU, PLU, SCoT…, les acteurs du secteur souhaitent, au même titre que les citoyens et les commerçants, être eux aussi intégrés au débat public : « il s’agit donc pour les entreprises du commerce de gros, et a fortiori leurs représentants, de participer à autant de réunions que possible pour attirer l’attention des acteurs publics locaux sur l’accessibilité des villes au transport de marchandises », explique le document.

Parallèlement, il est également préconisé de demander aux villes de partager de la data et plus particulièrement de diffuser de façon systématique les informations concernant « les restrictions de circulation et de stationnement dans toutes les parties de la ville ». Les acteurs du secteur avancent d’ailleurs une piste d’évolution en la matière : « Les nouvelles technologies pourraient être utiles ici. Notamment le développement d’un outil, sous forme d’application connectée au GPS du véhicule intégrant l’ensemble des réglementations des communes de l’agglomération pour les véhicules de marchandises mais également la localisation de toutes les aires de livraison. »

Parmi les autres recommandations, figure également l’utilisation des espaces privés pour la logistique urbaine. Il est ainsi évoqué l’utilisation de « parkings souterrains souvent partiellement inoccupés » pouvant « servir de centres de consolidation dédiés au commerce de gros pour la livraison d’une zone donnée mais également de lieu de stationnement dans un quartier où les aires de livraison sont peu fréquentes ou mal localisées. ». L’étude cite ainsi le « smart parking » et ses nombreuses possibilités pour la logistique urbaine de demain.

Enfin, dernière recommandation et non des moindres : l’accès à des formations à la conduite en ville qui permettraient aux entreprises d’améliorer durablement leurs pratiques.

* l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux

Source et lien de téléchargement : http://www.cgi-cf.com/images/publications/CGI-RAPPORT-IFSTTAR-2019.pdf