Ce rendez-vous annuel du retail omnicanal a mis l’accent sur la livraison urbaine et sur l’écoresponsabilité. Les technologies ne doivent pas faire oublier le service et l’engagement sociétal des entreprises. La livraison du dernier kilomètre a alors toute sa place dans cette offre de service en évolution.

80% des consommateurs ont le sentiment que le commerce génère trop de pollution.

Paris Retail Week, rendez-vous annuel du commerce connecté et de l’omnicanal, s’est tenu à Paris du 24 au 26 septembre.

Plus que jamais, le consommateur, ses besoins, souvent supposés, et ses attentes sont au cœur des débats et des keynotes. Fait nouveau, l’environnement est une préoccupation du retail de plus en plus marquée. Le « fashion pact », engagement volontaire pour l’environnement récemment pris par 30 entreprises de la mode, montre l’enjeu pour ces groupes de modifier leur image.

Le sondage commandé pour le salon affirme que 80% des consommateurs ont le sentiment que le commerce génère trop de pollution. Les acteurs du commerce doivent alors réagir et imaginer des modèles différents pour répondre à ces tendances de fond.

L’un des moments forts de ce salon était la table-ronde « Logistique urbaine, enjeu serviciel et sociétal ». Comment concilier le délai de livraison, de plus en plus rapide et l’impact environnemental du transport ? Pierre Beharelle, responsable synergies supply chain de Norauto, a expliqué une solution de hubs locaux mis en place dans Paris afin d’assurer une livraison rapide de pièces automobiles. Antony Deniau, directeur transport de Franprix, a présenté la politique RSE du groupe, avec notamment le transport par barge sur la Seine, mais aussi le développement de flottes de camions au GNV et la logistique reverse des invendus alimentaires. Jérôme Libeskind, expert en logistique urbaine, a parlé de la nécessaire responsabilisation du consommateur dans ses choix, notamment de solution de livraison. Il faut parvenir à des solutions de livraison mieux consolidées afin de rendre la logistique urbaine plus efficiente.

Le village start-up a permis de découvrir le robot Take-One, développé par Galam Robotics. Cet automate de stockage modulaire permet d’optimiser les réserves des magasins ou l’entreposage dans des Espaces Logistiques de Proximité. Conçu sur le modèle du Rubik’s cube, l’algorithme du robot déplace des modules afin d’accéder à la case de rangement des produits. Ce robot d’un nouveau genre, avec une application dans les espaces réduits des centres villes, a obtenu le prix « Rookie of the year » des Paris Retail Awards décernés pendant le salon.

Parmi les stands, nous avons noté la présence en force d’Amazon et notamment du service Amazon business, market place B to B en fort développement. Les acteurs chinois étaient aussi présents sur ce salon. C’était notamment le cas du service internet rail forwarding, qui apporte une solution de transport par train au départ de la Chine. En seulement 15 jours, les produits sont acheminés au terminal ferroviaire de Duisburg. Cette ligne qui s’intègre dans les « nouvelles routes de la soie », vise à se substituer, pour ces expéditions intercontinentales, au fret aérien.

A noter que de nombreux événements du salon ont porté sur le commerce écoresponsable. C’était le thème de la table-ronde « engagé, écoresponsable, intelligent et radical, les nouvelles valeurs du commerce ». L’intervention remarquée de la Présidente fondatrice de Joone, marque de cosmétiques et d’hygiène éco-responsables, fabriqués en France, montre que le commerce se transforme.

Sites internet de vêtements d’occasion, produits locaux ou magasins sans emballage génèrent des logistiques nouvelles à inventer pour faire de l’écoresponsabilité une réalité.